LA CC 6501 de chez GEGE

 

Nous sommes à la fin des années 1

960, la France est à la pointe du progrès industriel. La SNCF propose des trains prestigieux qui remorquent des voitures de plus en plus confortables et donc de plus en plus lourdes. C’est ainsi que naquit la plus belle et la plus puissante des motrices électriques françaises, la CC 6500. En toute logique, les fabricants de modèles réduits vont proposer cette star de la SNCF en HO. En réalité, à cette époque, Jouef est le leader incontesté du modélisme ferroviaire français, sonnant le glas des autres marques qui ne peuvent plus investir et proposer de nouveauté à leur catalogue. Ainsi, il semble qu’en ce début des seventies, notre CC 6500 HO, devra obligatoirement être estampillée « Jouef ».  

Pourtant, notre plus grand fabricant national de jouet « GéGé » va également s’intéresser à ce modèle, et c’est à lui que je consacre cet article.

Germain Giroud, père fondateur de GéGé, et avant tout un fabricant de jouet généraliste qui n’a aucune prétention dans le domaine du modélisme. Dès 1959(date officielle des brevets), il décide de proposer aux enfants un train électrique très complet, en coffret, utilisable facilement, dès ouverture de la boîte. Il fait alors, un choix judicieux pour l’époque : La rame, en HO, du Mistral 56 en courant continu, sur deux rails. Donc, quoi de plus normal que de retrouver en 1971 la rame Mistral 69, avec en tête une CC 6500, ou plutôt La CC 6501 ?

Dès le premier regard, on constate qu’elle est trop courte. Faut-il la rejeter pour autant ? Il lui manque 7mm pour être juste. Mais allons plus loin. Le cahier des charges de l’époque impliquait qu’un train jouet se devait de prendre des courbes ne devant excéder 45 cm de rayon (Un lit une place fait 90 cm de large…) Pour répondre à cet impératif, la solution est simple, on raccourcit de quelques millimètres le matériel roulant et surtout les voitures. C’est ainsi que nous vîmes dans les années 60/70 des 40100 à l’échelle remorquer des INOX TEE PBA bien trop petites. Finalement, si on accroche les voitures TEE GéGé, un peu trop courtes à notre CC 6501 un peu trop courte, l’équilibre est respecté !


Nous avons pardonné sa taille, il nous faut maintenant apprivoiser la belle.

Comment ça fonctionne ?

La prise de courant se fait par les roues tenues par des flasques métalliques, elles même reliées par la platine en plastique du boggie qui donc les isolent. Le branchement se faisant à l’aide de vis sur les flasques, l’électricité se fait une joie de transmettre son énergie sans jamais défaillir !

La chaine cinématique est très particulière, c’est une exclusivité GéGé. Le moteur central fait tourner deux axes, avant et arrière tenus par un petit manchon en silicone faisant office de cardant. Ces axes de 2.5 mm reçoivent chacun deux courroies de 20mm qui sont reliés aux rouleaux – essieux, de 8.8 mm, des boggies. Le rapport de transmission est donc de 1/3,5. La machine est véloce ! Il faut souligner qu’un des essieux voit son diamètre légèrement diminué afin de provoquer un léger patinage servant à nettoyer la voie.  Le système présente les avantages d’être extrêmement silencieux (pratique en appartement), de se passer de bandages d’adhérences puisque nous avons quatre essieux moteurs et d’avoir un entretien grandement facilité puisque exempt d’engrenage. Sa force de traction est suffisante pour une rame de quatre voitures aménagées et éclairées mais en évitant les rampes.

Pour le plus grand plaisir des petits et des grands, notre motrice bénéficie d’un éclairage, uniquement à l’avant.

Aujourd’hui, cette CC 6501 ne peut séduire que les amateurs de trains vintages. Nous la trouvons en général en coffret complet avec rails et transfo et, plus rarement en boîte individuelle jaune et bleu. Le prix d’un coffret complet varie en fonction de sa taille et de sa présentation. On en trouve autour de 80 euros et 120 pour les plus beaux, en valisette plastique. Pour une CC 6501 en parfait état sans boîte, il faut compter une vingtaine d’euros et pratiquement le double neuve en boîte. Ce n’est pas un modèle courant, mais il y a très peu d’amateur.

En conclusion, jamais je n’oserais faire un comparatif car je sais bien que c’est loin d’être la plus belle, mais sa finition est plutôt soignée pour un jouet voué aux « Grands Magasins ». Les pantographes sont du plus bel effet, la ligne de toit ainsi que les mains courantes sont bien présentes et solides ; pour moi, la CC 6501, dernière locomotive proposée par GéGé est la plus réussie de la marque.

Stanislas Gries.

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